Tournée de Trump au Moyen-Orient : Une diplomatie sous les projecteurs

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La tournée de Donald Trump au Moyen-Orient, étalée sur quatre jours, a captivé l’attention avec des escales marquantes en Arabie saoudite et au Qatar. Entre annonces économiques retentissantes et silences sur les tensions régionales, cette visite soulève autant d’enthousiasme que de questions.

Un accueil triomphal à Riyad

Le 13 mai, l’aéroport King Khalid de Riyad a été le théâtre d’une arrivée spectaculaire, avec Air Force One escorté par des F-15 saoudiens. Le prince héritier Mohammed ben Salmane a accueilli Trump sous un tapis lavande, entouré de cavaliers arabes et d’une foule d’officiels. Dans la salle du Royal Court, une annonce d’investissement de 600 milliards de dollars en faveur des États-Unis a résonné, vantée comme un « Trump Effect ». Trump a salué les efforts des peuples du Moyen-Orient, rejetant les interventions occidentales, mais les critiques sur les droits humains, notamment l’assassinat de Jamal Khashoggi, sont restées dans l’ombre. Une rencontre surprise avec le président syrien Ahmed al-Sharaa a également marqué la journée, avec une levée des sanctions sur la Syrie saluée par une ovation de 40 secondes.

Doha : Luxe et ambiguïtés

Le 14 mai, Doha a repris le flambeau avec une cérémonie à l’Amiri Diwan, où l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani a accueilli Trump sous les notes de l’hymne américain. Un dîner d’État au palais de Lusail, illuminé par des chandeliers dorés, a vu la signature d’un accord de 200 milliards de dollars pour l’achat de 210 Boeing par Qatar Airways. Trump a célébré une « amitié renforcée », tandis que des troupes américaines à la base d’Al Udeid l’ont acclamé, répétant son slogan : « personne ne rit plus de l’Amérique ». Pourtant, les bombardements israéliens à Gaza, ayant tué 80 Palestiniens ce jour-là, n’ont suscité aucun commentaire officiel, laissant planer une contradiction silencieuse. Des rumeurs sur un possible jet de luxe offert par le Qatar ajoutent une note d’ambiguïté.

Une diplomatie sous tension

Cette tournée mise sur des deals économiques et des gestes symboliques, évitant Israël pour se concentrer sur l’Arabie saoudite et le Qatar. Cependant, le discours anti-interventionniste de Trump semble ignorer les dynamiques complexes de la région, notamment les rivalités entre Riyad et Doha ou les conflits en cours. Les annonces, bien que spectaculaires, manquent de détails concrets, alimentant les doutes sur leur faisabilité.

En somme, cette visite projette une image de puissance économique, mais ses silences sur les enjeux humanitaires et géopolitiques laissent une impression d’inachèvement au regard des défis du Moyen-Orient.