
En avril 2025, le Canada fait face à une montée alarmante du chômage, avec 520 000 Canadiens touchant des prestations d’assurance-emploi, soit une hausse de 17 000 (+3,4 %) en un mois et de 58 000 (+12,7 %) en un an. Cette explosion des prestataires, conjuguée à un taux de chômage grimpant à 6,9 %, révèle une économie en pleine transition, marquée par des défis structurels et des incertitudes. Qui sont les plus touchés ? Pourquoi cette augmentation ? Cet article explore les causes, les impacts et les perspectives d’un phénomène qui interpelle chaque citoyen.
Une vague démographique : qui sont les nouveaux prestataires ?
L’augmentation des prestataires d’assurance-emploi touche tous les principaux groupes démographiques, mais certains sont particulièrement affectés. En avril 2025, les hommes âgés de 25 à 54 ans ont vu leur nombre de prestataires croître de 6 500 (+3,3 %), tandis que les femmes du même groupe d’âge enregistrent une hausse encore plus marquée de 6 100 (+5,0 %). Les seniors (55 ans et plus) et les jeunes (15-24 ans) ne sont pas épargnés, avec des augmentations respectives de 1 600 (+3,1 %) pour les femmes âgées et de 1 000 (+2,9 %) pour les jeunes hommes.
Sur un an, la tendance est encore plus frappante. Les hommes du principal groupe d’âge actif affichent une hausse de 28 000 prestataires (+15,8 %), suivis des femmes du même groupe (+14 000; +11,6 %). Ces chiffres, tirés de Statistique Canada, reflètent une pression accrue sur le marché du travail, où les opportunités peinent à suivre la demande. Les travailleurs expérimentés, souvent dans des secteurs traditionnels, semblent particulièrement vulnérables face aux mutations économiques.
Les provinces en première ligne : Québec, Ontario et Colombie-Britannique
La hausse des prestataires d’assurance-emploi n’est pas uniforme à travers le Canada. En avril 2025, trois provinces concentrent 92,8 % de l’augmentation nationale : le Québec (+5,5 %; +6 100), la Colombie-Britannique (+5,2 %; +2 600) et l’Ontario (+4,3 %; +7 200). Ces régions, moteurs économiques du pays, subissent des chocs distincts mais interconnectés.
En Ontario, la région métropolitaine de Windsor illustre une crise sectorielle aiguë. Avec une hausse de 91,7 % des prestataires (+5 100), atteignant 10 600, Windsor paie le prix des droits de douane imposés sur les exportations automobiles, un secteur clé de la région. Toronto, quant à elle, enregistre une augmentation plus modeste (+1 300; +1,9 %). Au Québec, Montréal suit la tendance provinciale avec une hausse de 5,5 % (+2 700), tandis qu’en Colombie-Britannique, Vancouver dépasse la moyenne provinciale avec une progression de 6,6 % (+1 600).
Sur un an, l’Ontario affiche la plus forte hausse (+19,0 %; +28 000), suivi de l’Alberta (+15,8 %; +8 100) et de la Colombie-Britannique (+13,9 %; +6 500). Ces données, issues de l’Enquête sur la population active, soulignent des disparités régionales où les politiques commerciales et les dynamiques locales jouent un rôle clé.
Secteurs sous pression : de la finance à l’automobile
Les données par catégorie professionnelle révèlent des secteurs particulièrement touchés. En avril 2025, les prestataires dont le dernier emploi était dans les affaires, la finance et l’administration ont augmenté de 5 300 (+8,5 %), suivis par les métiers, le transport et la machinerie (+3 400; +2,0 %). La fabrication et les services publics enregistrent également une hausse notable (+3 100; +8,1 %), surtout en Ontario, où l’industrie automobile est en difficulté. Le secteur de la vente et des services n’est pas épargné, avec une augmentation de 2 800 prestataires (+3,4 %).
Comparé à avril 2024, l’augmentation est généralisée, mais les métiers, le transport et la machinerie dominent avec une hausse de 20 000 prestataires (+12,7 %), suivis par les affaires, finance et administration (+10 600; +18,7 %). Ces secteurs, piliers de l’économie canadienne, subissent les effets combinés de l’automatisation, des perturbations commerciales et des coûts croissants. Selon un rapport de la Banque du Canada, les tensions commerciales, notamment avec les États-Unis, ont exacerbé les pertes d’emploi dans la fabrication.
Les causes profondes : économie mondiale et défis structurels
L’explosion des causes augmentées des prestataires d’assurance-emploi s’inscrit dans un contexte économique global incertain. Les droits de douane sur l’automobile, imposés en 2022, continuent de perturber les chaînes d’approvisionnement, particulièrement en Ontario. À cela s’ajoutent les pressions inflationnistes, qui réduisent le pouvoir d’achat des entreprises et limitent les embauches. La transition vers une économie verte, bien que nécessaire, crée également des dislocations temporaires dans les secteurs traditionnels, comme l’énergie en Alberta.
Au Canada, le marché du travail fait face à des défis structurels. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans les technologies émergentes contraste avec un surplus de travailleurs dans des secteurs traditionnels. De plus, les programmes de formation et de requalification peinent à répondre à la vitesse des changements. Un rapport du Conference Board du Canada souligne que 45 % des employeurs ont du mal à trouver des candidats compétents pour les emplois numériques, tandis que les travailleurs licenciés dans l’industrie automobile ou la finance peinent à se reconvertir.
Les politiques d’assurance-emploi, bien qu’essentielles, ne suffisent pas à amortir ces chocs. Les prestataires épuisent souvent leurs prestations avant de retrouver un emploi stable, surtout dans les régions comme Windsor, où les opportunités locales sont limitées. Cette situation alimente un sentiment d’incertitude économique et sociale.
Conclusion : Vers un nouveau contrat social ?
L’explosion des prestataires d’assurance-emploi au Canada en avril 2025 n’est pas une manifestation isolée, mais un symptôme d’une économie en mutation profonde. De Windsor à Vancouver, des jeunes aux seniors, des finances à l’automobile, les Canadiens ressentent les secousses d’un marché du travail en quête de stabilité. Les données sont claires : avec 520 000 prestataires et un taux de chômage de 6,9 %, le pays doit repenser ses priorités.
Comment concilier transition technologique, pressions commerciales et inclusion économique ? Faut-il réformer l’assurance-emploi pour mieux accompagner les travailleurs ? Ces questions, urgentes, interpellent non seulement les décideurs, mais aussi chaque citoyen. Une chose est sûre : le Canada de 2025 se trouve à un carrefour. À nous de choisir un chemin.