Crise financière au Canada : Pourquoi plus d’un million de consommateurs peinent à payer leurs dettes

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Dans un contexte économique marqué par l’incertitude, plus de 1,4 million de Canadiens ont manqué au moins un paiement de crédit au premier trimestre 2025. Ce chiffre alarmant, révélé par un récent rapport d’Equifax Canada, met en lumière les défis financiers croissants auxquels font face les ménages à travers le pays. Entre la hausse du coût de la vie, le chômage en augmentation et les tensions commerciales internationales, les Canadiens se retrouvent sous pression. Cet article explore les causes profondes de cette crise, ses impacts régionaux, les comportements financiers des consommateurs et les perspectives d’avenir, tout en offrant un éclairage accessible et informatif.

Une économie sous tension : les causes de l’endettement

Le rapport d’Equifax Canada indique que l’incertitude économique est un moteur clé des difficultés financières actuelles. La hausse du coût de la vie, alimentée par l’inflation et des prix élevés pour les produits de première nécessité, met à rude épreuve les budgets des ménages. Rebecca Oakes, vice-présidente des analyses avancées chez Equifax, souligne que la stabilité financière repose sur un revenu régulier et un emploi stable, deux éléments fragilisés par un taux de chômage en hausse. En 2025, le chômage au Canada a atteint des niveaux préoccupants, exacerbés par des tensions commerciales, notamment avec les États-Unis, où de nouvelles politiques protectionnistes menacent les exportations canadiennes. Ces pressions économiques ont conduit à une augmentation de 24 % des défauts de paiement non hypothécaires en Ontario, suivis par l’Alberta (15,9 %) et le Québec (13,9 %).

Les régions les plus touchées : un regard sur les disparités

Les difficultés financières ne sont pas uniformes à travers le Canada. L’Ontario, par exemple, affiche un taux d’arriérés hypothécaires sur 90 jours de 0,24 %, un signal inquiétant pour les propriétaires confrontés à des renouvellements de prêts à des taux d’intérêt plus élevés. Cette situation est particulièrement problématique dans un contexte où les taux hypothécaires ont grimpé, rendant les paiements mensuels plus lourds. Le Québec, bien que moins touché, n’est pas épargné, avec une augmentation de 13,9 % des défauts de paiement non hypothécaires. L’Alberta, quant à elle, subit les contrecoups d’une économie dépendante des ressources naturelles, affectée par les fluctuations des marchés mondiaux. Ces disparités régionales montrent que les défis financiers varient selon les réalités économiques locales, mais tous convergent vers un même constat : les Canadiens peinent à joindre les deux bouts.

Les comportements financiers : une adaptation sous contrainte

Face à ces pressions, les consommateurs canadiens ajustent leurs habitudes. Selon Equifax, la dépense mensuelle moyenne par carte de crédit a diminué de 107 $ par rapport à l’année précédente, signe que les ménages tentent de réduire leurs dépenses. Cependant, cette baisse ne compense pas l’augmentation globale de l’endettement, qui a atteint 2,55 trillions de dollars, en hausse de 4 % par rapport à 2024. Bien que l’endettement total ait légèrement diminué de 6 milliards de dollars par rapport à la fin de 2024, il reste à des niveaux records. Les Canadiens semblent adopter une approche plus prudente, mais les contraintes économiques limitent leur marge de manœuvre. Par exemple, les renouvellements hypothécaires à des taux plus élevés forcent de nombreux ménages à réallouer leurs ressources, souvent au détriment d’autres obligations financières.

Les perspectives d’avenir : vers une crise plus profonde ?

Les perspectives économiques pour 2025 ne sont pas rassurantes. Les tensions commerciales, notamment les politiques protectionnistes envisagées par certains partenaires commerciaux, pourraient accentuer les pressions sur l’économie canadienne. Une récession, bien que non certaine, est de plus en plus évoquée par les analystes, ce qui pourrait aggraver la situation pour les ménages déjà fragilisés. Les experts d’Equifax préviennent que sans une stabilisation des coûts de la vie et une amélioration du marché de l’emploi, le nombre de défauts de paiement pourrait continuer à croître. Les gouvernements et les institutions financières devront peut-être intervenir pour offrir des solutions, comme des programmes d’allégement de dettes ou des mesures de soutien à l’emploi, pour éviter une crise plus profonde.

Réfléchir pour mieux agir

La situation financière des Canadiens en 2025 est un signal d’alarme. Avec plus de 1,4 million de personnes en retard sur leurs paiements de crédit, il est clair que les pressions économiques actuelles ne sont pas seulement un défi individuel, mais un enjeu collectif. Comment les ménages peuvent-ils mieux gérer leurs finances dans un tel contexte ? Quelles mesures les décideurs pourraient-ils prendre pour alléger le fardeau des citoyens ? Ces questions méritent une réflexion approfondie, tant de la part des individus que des institutions. En attendant, chaque Canadien est appelé à évaluer ses priorités financières et à chercher des solutions adaptées, qu’il s’agisse de réduire ses dépenses, de renégocier ses dettes ou de chercher un soutien professionnel. L’avenir économique du Canada dépend de notre capacité collective à relever ces défis avec résilience et solidarité.