
Dans l’ombre d’une crise sans précédent, l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de l’Iran, lutte pour sa survie face à une offensive israélienne d’une ampleur inégalée. Depuis le 13 juin 2025, des frappes ciblées contre des infrastructures militaires et nucléaires iraniennes, combinées à l’élimination de hauts responsables des Gardiens de la révolution, menacent la stabilité du régime des mollahs. Alors que Téhéran riposte avec des missiles hypersoniques et que la population fuit les grandes villes, Khamenei, symbole d’un pouvoir inamovible depuis 36 ans, se retrouve au cœur d’une tempête géopolitique. Cette escalade, marquée par la volonté d’Israël de neutraliser le programme nucléaire iranien et de frapper le leadership, plonge le Moyen-Orient dans un chaos aux conséquences incertaines.
Un Régime sous Pression
Depuis son accession au pouvoir en 1989, Ali Khamenei a consolidé un régime théocratique basé sur une idéologie révolutionnaire et un réseau d’alliés régionaux, comme le Hezbollah au Liban et les milices chiites en Irak. Son objectif stratégique a toujours été de protéger l’Iran contre les menaces extérieures, notamment celles d’Israël et des États-Unis. Selon un rapport du Middle East Institute (juin 2025), l’Iran dispose d’un arsenal de plus de 3 000 missiles balistiques, capable de frapper des cibles à 2 000 km, une force de dissuasion conçue pour décourager toute agression. Pourtant, l’opération israélienne « Lion dressé », lancée il y a six jours, a mis à rude épreuve cette stratégie.
Les frappes israéliennes ont visé des sites clés, y compris des installations nucléaires comme Natanz et des bases des Gardiens de la révolution. Des figures majeures, telles que le général Hossein Salami, commandant des Gardiens, ont été tuées, affaiblissant la chaîne de commandement iranienne. Selon The Times of Israel (17 juin 2025), plus de 200 cibles ont été détruites, causant des pertes estimées à plusieurs milliards de dollars. Cette offensive a non seulement ébranlé les capacités militaires de l’Iran, mais a aussi forcé Khamenei à se terrer, probablement dans un bunker près de Téhéran, selon des sources anonymes citées par Al Jazeera. Cette situation inédite révèle la fragilité d’un régime qui, malgré son apparente solidité, repose sur la figure de son guide suprême.
La Stratégie Israélienne : Frapper au Cœur
L’objectif d’Israël est clair : neutraliser le programme nucléaire iranien et, si possible, provoquer un changement de régime en éliminant Ali Khamenei. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré le 16 juin 2025 que « la fin du régime des mollahs mettrait un terme à des décennies de tensions régionales » (Jerusalem Post). Cette ambition marque un tournant dans la stratégie israélienne, qui s’était jusqu’alors concentrée sur des frappes ciblées contre des proxies iraniens, comme le Hezbollah, ou des sites nucléaires spécifiques. En visant directement Khamenei, Israël prend un risque calculé, mais aux conséquences potentiellement explosives.
Selon un analyste du Council on Foreign Relations (juin 2025), la mort de Khamenei pourrait plonger l’Iran dans une crise de succession, car aucun successeur clair n’émerge. Cependant, cette stratégie comporte des risques majeurs. Rouzbeh Parsi, spécialiste du Moyen-Orient, souligne dans une interview à France24 (18 juin 2025) que l’élimination de Khamenei pourrait pousser l’Iran à accélérer son programme nucléaire, contrairement à sa politique actuelle de non-prolifération. De plus, la destruction de sites comme Fordo, enfoui sous des montagnes, nécessiterait des armes avancées, potentiellement fournies par les États-Unis, ce qui compliquerait la dynamique régionale.
La Résistance Iranienne et ses Limites
Malgré les pertes subies, l’Iran a démontré une capacité de riposte significative. Le 15 juin 2025, Téhéran a lancé une salve de missiles hypersoniques contre des cibles militaires israéliennes, causant des dommages limités mais envoyant un message clair : le régime ne pliera pas facilement. Dans un discours télévisé le 17 juin, Khamenei a proclamé que « l’Iran ne se rendra jamais face à l’agresseur sioniste » (IRNA). Cette rhétorique, bien que belliqueuse, vise à galvaniser une population iranienne confrontée à l’exode dans les grandes villes comme Téhéran et Ispahan, où des pénuries de carburant et des pannes d’électricité s’intensifient, selon Reuters (18 juin 2025).
Cependant, la résilience iranienne est mise à l’épreuve par des failles internes. Les manifestations de 2022 contre le régime, déclenchées par la mort de Mahsa Amini, ont révélé un mécontentement populaire latent. Les sanctions internationales, renforcées depuis 2020, ont également affaibli l’économie iranienne, avec une inflation dépassant 40 % en 2024 (Banque mondiale). Ces pressions internes, combinées à l’offensive israélienne, pourraient fragiliser davantage le régime, bien que la menace extérieure tende à unifier temporairement la population autour de Khamenei.
Implications Régionales et Internationales
L’escalade entre l’Iran et Israël menace de déstabiliser l’ensemble du Moyen-Orient. Les alliés de l’Iran, comme le Hezbollah et les milices Houthis au Yémen, ont intensifié leurs attaques contre des cibles israéliennes et occidentales, selon BBC News (17 juin 2025). En parallèle, les États-Unis, bien que réticents à intervenir directement, ont déployé des forces supplémentaires dans le Golfe persique, renforçant leur soutien logistique à Israël. Donald Trump, dans une déclaration du 16 juin, a averti que toute intervention américaine directe entraînerait « des conséquences graves pour toutes les parties » (CNN).
La Russie et la Turquie, quant à elles, ont proposé des médiations, mais leurs efforts restent inefficaces face à l’intransigeance des belligérants. La Chine, préoccupée par l’approvisionnement en pétrole iranien, a appelé à la désescalade, sans proposer de solution concrète (Xinhua, 18 juin 2025). Cette polarisation des puissances internationales complique toute tentative de résolution diplomatique, tandis que le risque d’une guerre régionale s’accroît.
Conclusion : Un Tournant pour le Moyen-Orient
La crise actuelle marque un tournant décisif pour l’Iran, Ali Khamenei et le Moyen-Orient tout entier. L’offensive israélienne, en ciblant directement le guide suprême et le programme nucléaire, vise à redessiner l’équilibre des pouvoirs dans la région. Cependant, la résilience de l’Iran et les incertitudes entourant une éventuelle succession de Khamenei laissent planer le spectre d’un chaos prolongé. Alors que les civils fuient et que les tensions internationales s’exacerbent, une question demeure : cette escalade mènera-t-elle à la chute du régime des mollahs ou à une radicalisation encore plus marquée de l’Iran ? Seule l’histoire le dira, mais l’urgence d’une désescalade diplomatique n’a jamais été aussi criante. Réfléchissons : peut-on encore éviter un embrasement total du Moyen-Orient ?