
Les employeurs au Canada ont créé 1 100 emplois dans tous les secteurs au Canada le mois dernier, alors même que le pays est aux prises avec l’incertitude entourant les tarifs douaniers du président américain Donald Trump.
Le taux de chômage est resté stable à 6,6 % en février, inchangé par rapport à janvier.
Le taux d’emploi a augmenté dans le secteur du commerce de détail et de gros (1,7 %) ainsi que dans celui de la finance, des assurances, de l’immobilier, de la location et du leasing (1,1 %).
Toutefois, certains secteurs, comme le transport et l’entreposage, ont enregistré des pertes d’emplois (2,1 %).
Février a été le premier mois complet depuis l’investiture de Trump, une période qui a vu une grande incertitude sur les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis.
C’est également à cette période qu’est entrée en vigueur une pause de 30 jours sur les droits de douane menacés, qui entreront en vigueur mardi.
Les économistes l’ont qualifié de « choc commercial le plus important » depuis les années 1930.
Cependant, Trump a temporairement levé jeudi les droits de douane sur certains produits, mais pas sur tous, en provenance du Canada et du Mexique, en particulier ceux qui relèvent de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).
Selon les prévisions de la Banque Royale du Canada sur le marché du travail nord-américain, l’incertitude est suffisante pour avoir un impact sur les chiffres de l’emploi.
« L’incertitude tarifaire à elle seule (sans augmentation effective des droits de douane) ne suffira pas à alimenter les licenciements, mais elle pourrait ralentir les embauches. Les offres d’emploi sur indeed.com ont légèrement diminué en février après avoir augmenté en décembre et janvier », indique le rapport.
« Les tarifs douaniers font des ravages »
Un rapport de la RBC publié vendredi a indiqué que les chiffres de l’emploi étaient relativement inchangés parce que l’économie canadienne a perdu 20 000 emplois permanents à temps plein et a gagné 21 000 emplois à temps partiel en février.
Tu Nguyen, économiste chez RSM Canada, a déclaré : « Le rapport sur l’emploi de février contraste fortement avec les trois mois précédents et met en évidence les conséquences des menaces tarifaires sur l’économie canadienne. »
Elle a ajouté : « Les menaces de tarifs douaniers et l’issue des négociations commerciales continueront probablement d’influencer le marché du travail dans les mois à venir. Il faut s’attendre à une baisse de la demande de talents si des tarifs douaniers à large portée sont mis en œuvre parallèlement à une vague d’autres tarifs, y compris des tarifs réciproques en avril. »
Il ne s’agit pas seulement des tarifs douaniers : le froid extrême et les tempêtes qui ont frappé le Canada pourraient également avoir affecté l’emploi, ont déclaré les économistes.
« Les heures réellement travaillées ont chuté de 1,3 % — la plus forte baisse mensuelle depuis 2022 — mais en grande partie à cause du mauvais temps », indique le rapport de RBC.
Plus tôt jeudi, Trudeau a déclaré aux journalistes que le Canada ne lèverait pas ses tarifs de rétorsion tant que Trump ne les lèverait pas entièrement.
« Nous ne renoncerons pas à nos tarifs douaniers tant que les tarifs américains injustifiés sur les produits canadiens ne seront pas levés », a-t-il déclaré.
Le Canada a riposté en imposant une première série de droits de douane sur des marchandises américaines d’une valeur de 30 milliards de dollars, tandis que les provinces ont retiré les boissons alcoolisées américaines des rayons des magasins et annulé des contrats commerciaux américains, entre autres mesures.
Le chef conservateur Pierre Poilievre a déclaré que le Canada devrait maintenir sa position en matière de représailles.
« Nous devons maintenir les contre-tarifs en place jusqu’à ce que le président supprime définitivement tous les tarifs pour les Canadiens », a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons pas faire dans la demi-mesure. Nous devons envoyer un message clair au président Trump : s’il veut se battre, nous riposterons. »
Source: https://globalnews.ca/news/11070856/canada-unemployment-rate-february-tariff-uncertainty/