2025 : Le Canada face à l’orage économique

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Facteurs suggérant une possible récession au Canada en 2025

Le Canada se trouve à un tournant économique en 2025, confronté à des défis qui pourraient précipiter une récession. Plusieurs facteurs clés, allant des tensions commerciales internationales aux dynamiques internes, alimentent cette incertitude. Cet article explore les principaux éléments suggérant une possible contraction économique.

1. Menaces de tarifs douaniers américains

L’une des menaces les plus pressantes pour l’économie canadienne est la proposition de tarifs douaniers de 25 % sur les importations canadiennes par l’administration américaine sous Donald Trump. Environ 80 % des exportations canadiennes, notamment dans les secteurs de l’automobile, de l’énergie et des produits forestiers, sont destinées aux États-Unis. Une telle mesure pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement et réduire la compétitivité des entreprises canadiennes. Selon Desjardins, ces tarifs pourraient entraîner une contraction du PIB de 1,3 % dès le deuxième trimestre de 2025, suivie de deux trimestres supplémentaires de croissance négative (-0,4 % et -0,3 %). Oxford Economics va plus loin, prévoyant une récession prolongée jusqu’au début de 2026, avec des pertes économiques significatives si les tensions commerciales persistent.

2. Ralentissement de la croissance démographique

La croissance démographique a été un moteur clé de l’économie canadienne ces dernières années, soutenant la consommation et la demande de logements. Cependant, le gouvernement canadien a annoncé une réduction significative de l’immigration, visant à ramener la proportion de résidents non permanents de 7 % à 5 % d’ici 2026. Cette politique devrait entraîner une diminution de la population de 0,2 % en 2025, une première en plusieurs décennies. Cette contraction démographique freinera la consommation, l’investissement dans l’immobilier et la croissance globale. Certains économistes estiment que sans l’apport de l’immigration, le Canada aurait déjà connu une récession au cours des dernières années.

3. Hausse de l’inflation et incertitude monétaire

L’inflation, qui a atteint 2,6 % en février 2025, pourrait être exacerbée par les tarifs douaniers américains et la fin des allégements fiscaux temporaires. Oxford Economics prévoit une inflation atteignant 3,4 % en 2025 si les tarifs sont appliqués, ce qui augmenterait le coût de la vie et réduirait le pouvoir d’achat des ménages. Cette pression inflationniste pourrait limiter la capacité de la Banque du Canada à réduire davantage son taux directeur, actuellement à 2,75 %. Une politique monétaire restrictive ou mal calibrée pourrait freiner la relance économique, augmentant les risques de récession.

4. Détérioration du sentiment des consommateurs et des entreprises

Le moral des Canadiens et des entreprises s’est considérablement dégradé face à l’incertitude économique. Un sondage de la Banque de Montréal révèle que 63 % des Canadiens anticipent une récession en 2025, tandis que 58 % se disent incertains quant à l’avenir économique. Cette méfiance se traduit par une prudence dans les dépenses des ménages et les investissements des entreprises. L’incertitude liée aux tarifs douaniers a également conduit certaines entreprises à reporter des projets d’expansion, ce qui pourrait aggraver le ralentissement économique.

5. Indicateurs économiques préoccupants

Plusieurs indicateurs signalent une faiblesse persistante de l’économie canadienne. Le PIB par habitant a diminué pendant huit des neuf derniers trimestres, reflétant une stagnation du niveau de vie. Le taux de chômage, qui s’élevait à environ 6,5 % en 2024, devrait atteindre 7 % en 2025, selon TD Economics. David Doyle, économiste chez Macquarie Group, soutient que le Canada est déjà en récession par habitant depuis plusieurs trimestres, une situation qui pourrait s’aggraver avec les pressions externes. De plus, la productivité stagnante et la dépendance aux secteurs sensibles aux cycles économiques, comme les matières premières, accentuent la vulnérabilité du pays.

Conclusion

Le Canada fait face à un risque réel de récession en 2025, alimenté par des facteurs externes comme les tarifs douaniers américains et internes comme le ralentissement démographique et l’inflation. L’interaction de ces éléments crée un environnement économique fragile, où la confiance des consommateurs et des entreprises joue un rôle crucial. Si les négociations commerciales aboutissent à une atténuation des tarifs et que la Banque du Canada adopte une politique monétaire efficace, le pays pourrait éviter une récession technique. Cependant, sans mesures rapides et coordonnées, les perspectives économiques restent préoccupantes. Pour suivre l’évolution de ces risques, les rapports de la Banque du Canada et les analyses d’institutions comme Desjardins et Oxford Economics offrent des perspectives précieuses.