
Les marchés boursiers, notamment aux États-Unis, suivent des schémas saisonniers bien étudiés. Septembre est historiquement le pire mois pour les actions, avec une performance moyenne négative pour le S&P 500 de -1,1 % depuis 1928, selon les données de Stock Trader’s Almanac. Août, bien que moins prononcé, affiche souvent une volatilité accrue, avec une performance moyenne proche de 0 % mais des corrections fréquentes. Voici pourquoi :
- Réduction des volumes : L’été, surtout août, voit une baisse de l’activité des investisseurs institutionnels (vacances), rendant les marchés plus sensibles aux mouvements brusques.
- Prises de bénéfices : Après les gains du premier semestre, les investisseurs sécurisent leurs profits, entraînant des ventes en septembre.
- Événements macroéconomiques : Les annonces de la Réserve fédérale (comme les décisions sur les taux en septembre) et les rapports trimestriels peuvent déclencher des corrections.
- Psychologie du marché : L’effet “sell in May and go away” se prolonge parfois jusqu’à l’automne, septembre étant un point bas avant un rebond en fin d’année.
Pour la tech, particulièrement sensible aux valorisations élevées (PER moyen du Nasdaq à 30 contre 20 pour le S&P 500), ces mois sont souvent plus volatils, comme en septembre 2020 (Nasdaq -5,2 %) ou septembre 2022 (-9,3 %).
Interaction avec le plan économique de Trump
Le plan de Trump (baisses d’impôts, tarifs de 10-20 % sur les importations et 60 % sur la Chine, déréglementation) pourrait exacerber ou modifier la saisonnalité habituelle des bourses, surtout pour la tech. Voici une analyse par horizon temporel, en tenant compte des dynamiques saisonnières et des effets du plan.
Août-Septembre 2025 : une tempête parfaite pour la tech ?
- Contexte saisonnier : Si le plan de Trump est annoncé ou mis en œuvre début 2025, août-septembre pourrait coïncider avec les premières réactions concrètes aux tarifs douaniers et aux politiques fiscales. Historiquement, la tech sous-performe en septembre, avec des corrections fréquentes (ex. : -7 % pour le Nasdaq en septembre 2021).
- Impact des tarifs : Les tarifs, surtout les 60 % sur la Chine, frapperaient durement la tech, qui dépend des importations pour 40 % de ses composants (semi-conducteurs, iPhones). Goldman Sachs (2024) estime une baisse des bénéfices du S&P 500 de 4-7 %, avec des entreprises comme Apple ou Nvidia particulièrement exposées. Une annonce ou une mise en œuvre des tarifs à l’été pourrait amplifier la faiblesse saisonnière, provoquant une correction de 5-10 % sur le Nasdaq.
- Inflation et taux : Les baisses d’impôts et les tarifs pourraient pousser l’inflation de 1,5-2 % (Penn Wharton), incitant la Réserve fédérale à signaler des hausses de taux lors de sa réunion de septembre (un événement clé). En 2022, une telle annonce a fait plonger le Nasdaq de 9 %. Les valeurs tech, sensibles aux taux en raison de leurs valorisations élevées, seraient les premières touchées.
- Sentiment sur X : Les posts sur X montrent une inquiétude croissante parmi les investisseurs tech, certains prédisant une “vague de ventes” en automne si les tensions commerciales s’intensifient. La faible liquidité estivale pourrait aggraver ces mouvements.
Court terme (juillet-août 2025) : un optimisme initial freiné
- Baisses d’impôts et déréglementation : Si des baisses d’impôts (similaires à 2017, +28 % pour le Nasdaq) ou une déréglementation (ex. : moins de contraintes antitrust) sont confirmées avant l’été, la tech pourrait connaître un rallye temporaire en juillet, atténuant la faiblesse saisonnière d’août. Par exemple, les rachats d’actions par des géants comme Microsoft ou Apple pourraient soutenir leurs cours.
- Limites : Cet optimisme risque d’être de courte durée. Les premières fuites ou détails sur les tarifs pourraient déclencher des ventes dès août, surtout si les coûts d’importation augmentent (10 % pour Apple, selon Bloomberg). La saisonnalité faible d’août amplifierait ces pressions, avec une possible baisse de 3-5 % pour la tech.
Moyen terme (septembre-octobre 2025) : un point bas
- Correction probable : Septembre 2025 pourrait être un point bas pour la tech, combinant la saisonnalité négative (-1,1 % pour le S&P 500 historiquement) et les effets des tarifs. Les représailles chinoises, comme des restrictions sur les terres rares (vitales pour les semi-conducteurs), pourraient frapper Intel, AMD ou Nvidia. En 2019, des tensions similaires ont causé une volatilité accrue (VIX à 24).
- Impact macro : Une inflation alimentée par les tarifs et les baisses d’impôts pourrait pousser les rendements des bons du Trésor à la hausse, détournant les capitaux de la tech. Penn Wharton estime que les ménages pourraient dépenser 3 900 à 5 000 dollars de plus par an, réduisant la demande pour les produits tech (smartphones, abonnements cloud).
- Résultat attendu : Une correction de 5-15 % sur le Nasdaq, avec des entreprises exposées à la Chine (Apple, Qualcomm) plus touchées que celles diversifiées (Microsoft, Amazon).
Long terme (fin 2025 et au-delà) : une reprise incertaine
- Relocalisation et coûts : Les tarifs pourraient forcer une relocalisation partielle (ex. : usine TSMC en Arizona, 65 milliards de dollars), mais cela prendra des années et augmentera les coûts. Morgan Stanley (2024) estime que délocaliser 50 % de la production d’Apple coûterait 20 milliards, pesant sur les marges.
- Risque systémique : Si le déficit explose (+7,8 trillions de 2017-2021, CBO) et que l’inflation persiste, les hausses de taux pourraient maintenir la pression sur la tech, comme en 2022-2023. Penn Wharton prévoit une chute du PIB de 8 %, réduisant la demande tech.
- Rebond potentiel : Une déréglementation réussie (ex. : moins de restrictions sur l’IA ou les fusions) pourrait soutenir l’innovation, bénéficiant à des leaders comme Nvidia ou Google. Cependant, les investisseurs ESG (8,4 trillions de dollars, Bloomberg) pourraient éviter les entreprises tech énergivores, limitant les gains.
Facteurs clés pour la tech
- Dépendance à la Chine : 40 % des importations tech viennent de Chine. Les tarifs de 60 % augmenteraient les coûts, forçant des hausses de prix ou des pertes de marges.
- Sensibilité aux taux : Les valorisations élevées de la tech (PER de 30 pour le Nasdaq) la rendent vulnérable aux hausses de taux, probables si l’inflation grimpe.
- Volatilité saisonnière : La faiblesse d’août-septembre, combinée aux incertitudes du plan (tarifs, inflation), pourrait exacerber les corrections.
Conclusion
En août-septembre 2025, la saisonnalité faible des bourses risque d’amplifier les pressions sur la tech, déjà vulnérable aux tarifs douaniers et à l’inflation. Une correction de 5-15 % sur le Nasdaq est probable, surtout si les tensions commerciales s’intensifient. Les baisses d’impôts pourraient offrir un répit temporaire en juillet, mais les défis structurels (coûts, représailles) domineront à l’automne. Les entreprises diversifiées (Microsoft) s’en sortiront mieux que celles exposées à la Chine (Apple). Si tu veux creuser une entreprise tech spécifique ou comparer avec un autre secteur, fais-moi signe !